Publié le 15-06-2000

QUESTION :

Certains patients se plaignent de douleurs spontanées et parfois provoquées au chaud et au froid dans des sites localisés d’édentement (total et partiel).
Physiopathologie et traitement de ces névralgies dentaires ?
O.M (El kelâa Des Sraghna)

RÉPONSE :

La névralgie dentaire essentielle est du point de vue pathogénique une altération des fibres du nerf périphérique qui provoque une distorsion des messages et une modification dans le fonctionnement d’un noyau central.
Les patients atteints de névralgie faciale essentielle présentent généralement un tableau clinique assez évocateur par  des douleurs brutales, et brèves de quelques secondes qualifiées le plus souvent de décharge électrique, d’éclair, ou de coup de couteau.

 

Le trajet douloureux coïncide avec l’une des branches du trijumeau. La mise en évidence de zone gâchette (proche de l’aile du nez, de la commissure, sur la langue ou sur la gencive) ou bien le déclenchement de la crise douloureuse par la parole, la mastication, le rasage ou le toucher orientent d’avantage le diagnostic. Cependant, il est vrai qu’il existe une symptomatologie occasionnelle ou inhabituelle de cette névralgie dentaire telles que des crises douloureuses plus longues au lieu de crises éclairs ou bien un déclenchement des crises par le chaud ou par le froid.

 

Ces douleurs au chaud ou au froid, de même que les douleurs à la mastication induisent l’odontologiste en erreur et expliquent les édentements de proche en proche dans les zones douloureuses.
Ces édentements sont en réalité inutiles et peuvent même accentuer la maladie. Ils sont malheureusement souvent retrouvés dans le tableau clinique des névralgies dentaires.

 

Le test à la carbamazépine permet d’établir un diagnostic de névralgie essentielle. Une fois le diagnostic établi, la prescription de Tegretol* dans une dose initiale de 100 mg 3 fois par jour peut être augmentée jusqu’au contrôle des crises douloureuses.
La plupart des patients répondent à une dose de 200 à 400 mg 3 fois par jour.
La thermo-coagulation percutanée sélective et incomplète du nerf trijumeau au ganglion de Gasser permet d’obtenir des résultats intéressants sans risques importants.

 

Enfin, nous tenons cher confrère à préciser que nous avons répondu à seulement l’un des aspects du problème des névralgies dentaires essentielles et nous rappelons qu’en pratique, les problèmes des algies faciales défient toute schématisation et systématisation.
La sémiologie est très complexe et peut être enrichie ou modifiée par l’importance du retentissement psychologique. La multiplicité des étiologies possibles fait évoquer un très grand nombre d’affections neurologiques où la névralgie faciale essentielle n’est qu’une entité parmi tant d’autres.

 

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