dr benazaiz mohammedCette fois, le choix de notre rédaction s’est porté sur une figure connue de la dentisterie au Maroc, qui a touché à la formation, à l’industrie dentaire en plus de sa pratique au cabinet dentaire. Nous nommons Dr. Ben Azaiz Mohammed que nous remercions de nous avoir bien reçu et répondu avec franchise et objectivité.
 
Dr. Ben Azaiz Mohammed
Médecin dentiste privé (Tanger)
Directeur Général de SDEFO (formation)
Directeur Général de Dental Express
 

Le Courrier Du Dentiste : Pour vous, c’est quoi la pratique dentaire ?
Dr. Ben Azaiz Mohammed : La pratique dentaire pour moi, c’est en premier lieu mon métier que j'ai exercé depuis plus de 24 ans, et que j’exerce avec grand plaisir, que j'ai appris à aimer et que j’aime de plus en plus.
Et ce n’est pas uniquement une médecine, c’est un art qui a fait beaucoup pour améliorer la qualité de vie des gens que ça soit par les différentes disciplines nouvelles tels que l’implantologie ou l’esthétique.
Les gens ne viennent plus chez nous uniquement pour se faire soigner d’un mal de dent mais pour améliorer leur qualité de vie, leur sourire, leur façon de vivre et de rajeunir aussi.
Donc c’est pour cela je dis que la dentisterie ne fait que évoluer et ce n’est que le début.



LCDD : La dentisterie au Maroc a subi une évolution fulgurante ces 10 dernières années,  quelles en seraient les raisons ?
Dr. B. M. : Cette évolution fulgurante qu’a connue la dentisterie n’est pas uniquement au Maroc, mais partout au monde, au Etats unis, au Japon, en Europe aussi...
Et c’est dû bien sûr à l’acquisition des nouvelles technologies, des inventions qui ont accompagné le domaine. Et qui ont fait que la dentisterie s’est complétement transformée et heureusement pour nous au Maroc, je pense que nous suivons bien les choses, qu’on arrive à avoir les nouvelles technologies chez nous pas très en retard. Et nos dentistes sont très motivés aussi pour aller à la recherche de ces nouvelles sciences et nouvelles technologiques.

LCDD : Dans le monde dentaire marocain, votre nom est bien connu car vous endossez 3 casquettes. La pratique dentaire, la formation dentaire et le commerce dentaire. Pouvez vous nous en parler ?
Dr. B. M. : Endosser ces trois casquettes n'est pas venu parce que j’ai pensé à le faire. C'est tout simplement assez fortuit et c'est une expérience que j'ai vécue durant plus de 12 ans.
Quand j'ai commencé ma pratique en dentisterie, il y avait un petit manque en terme de technologie, en terme d’appareillages qui facilitent un peu les traitements au niveau du cabinet. Du coup, j’ai senti le besoin d’amener ça (d’importer ça) déjà pour ma pratique, et petit à petit il y avait intérêt de beaucoup de personnes à acquérir ces nouvelles technologies et d’où l’idée assez légitime de penser à faire du commerce et à apporter des nouveautés dans le domaine. Donc ça, c’est pour la casquette commerciale ou d’industrie.

Pour la casquette de la formation, il s’est avéré qu’au fur et à mesure qu’on amenait cette technologie au Maroc, il fallait accompagner par des formations pour que les gens puissent bien travailler avec ce genre d’appareillage de ce genre de nouvelles technologie, et par la force des choses nous avons été amené à ramener des conférenciers et des formateurs étrangers pour faire de la formation continue.
La troisième casquette, celle du dentiste, ça c’est mon travail que j’exerce depuis 24 ans et dont je suis fière et que j’aime beaucoup.

LCDD : Comment vous est venue l’idée d’organiser un congrès annuel (Dental Meeting Morocco DMM) aussi important qui maintenant est devenu incontournable ?
Dr. B. M. : Le Dental Meeting Morocco qui est très prochainement à sa 6ème édition est un congrès qui a vu le jour d’une façon assez bizarre. J’avais deux conférenciers qui étaient invité au Maroc pour animer des conférences lors d’un congrès. Par la suite ce congrès a été annulé ; donc j’avais le choix soit de garder les conférenciers, les amener et faire notre propre évènement ou bien annuler leur visite. Donc, j’ai décidé de garder les deux invités qui allaient venir au Maroc, et j’ai invité d’autres conférenciers marocains et on a fait une journée qu’on a appelé le « Dental Meeting Morocco ». Cette journée a été couronnée par un grand succès, et à ma grande surprise avec plus de 200 personnes qui sont venus assister à ce congrès à Casablanca, il y a à peu près 7 ans.

Ayant vécu cette expérience avec une grande réussite, j’ai pensé à la refaire et donc pour la 2ème année, j’ai cherché à avoir des partenaires pour pouvoir faire un peu plus grand. Et là, on a fait le 2ème Dental Meeting Morocco sur deux jours. Après, on a fait un autre à Marrakech au Palais des Congrès sur trois jours ; un autre à Tanger sur 3 jours avec des cours pré-congrès et plus d’une vingtaine de conférenciers étrangers et voilà c’est comme ça que cet événement a vu le jour et qui devient de plus en plus connu au Maroc. D’autant plus que ça a toujours été un événement gratuit offert à tous les dentistes marocains.

LCDD : Vous êtes sur votre 5ème édition du DMM, quel en est le bilan ?
Dr. B. M. : Le bilan ? Vous êtes là, vous venez nous rendre visite et ça nous fait plaisir, donc nous avons une bonne présence, il y a du monde et nous avons pu avoir un peu plus d’une vingtaine de conférenciers étrangers avec 5 ateliers et 3 cours. On a même des inscrits qui sont venus de France, de Tunisie, ce qui est une très bonne chose pour nous.
C'est une bonne expérience qui se passe dans la bonne convivialité, nous avons filmé tout à l’heure des témoignages de personnalités qui sont venu à ce congrès, tout se passe dans la bonne ambiance. Et j’invite tout le monde à être parmi nous dans les prochaines éditions, voilà et vous êtes invités aussi.

LCDD : Avec votre statut, vous arrivez bien à fédérer toutes les bonnes volontés et instances autour de vos projets. Quel est votre secret ?
Dr. B. M. : Il n’y a pas de secret, quand on fait quelque chose ; un : il faut être convaincu de ce qu’on est en train de faire, et il faut aimer ce qu’on fait. Dans mon cas, j’exerce la profession depuis plus de 24 ans, j’aime ce que je fais et j’essaie de m’améliorer. Pareil quand j’ai commencé à faire de l’industrie, c’est à dire l’importation et la distribution, on a essayé de faire quelque chose de qualité, parce que si on tire pas vers le haut pour qu’il y est de la qualité dans notre pays, on aura bien sûr un service de santé qui n’est pas au niveau, qui n’est pas à notre image.
Pareil pour les formations, j’ai appris qu’il faut faire des formations au niveau, que les gens puissent apprendre de nouvelles choses, qu'il faut amener de grands noms au Maroc pour que les gens puissent bénéficier de leur expérience et leur savoir.

LCDD : Dans le cadre d’entreprises citoyennes, faites vous ou vous songez intervenir dans des actions sociales (médicales dentaires) afin de venir en aide aux plus démunis ?
Dr. B. M. : Pour les actions sociales, est ce qu’on en fait ou on n’en fait pas ?
Ça on le fait d’une façon un peu plus discrète et plutôt personnelle, c’est à dire que l’intérêt pour nous n’est pas d’afficher notre entreprise dans une action ou une autre, mais plutôt intervenir en tant que personnes qui peuvent aider dans des actions chose qu’on a déjà faite, que ça soit avec les Lions clubs, ou avec d’autres associations ; mais ça reste d’une façon discrète dans le sens où on n’a pas intérêt et on ne cherche pas à avoir un affichage officiel dans ce genre d’actions. On veut que ça soit dans la discrétion totale. Mais on est ouvert à toute possibilité ou toute demande d’associations qui ont besoin de nous.

LCDD : Nous pensons que vous représentez l’exemple du dentiste qui a réussi et qui a donné beaucoup à la dentisterie marocaine, pouvez vous nous souffler la clé ?
Dr. B. M. : Dentiste qui a réussi ! Ce n’est pas à moi de le dire, mais peut-être que notre entourage pourrait en témoigner. Mais je pense qu’il y a beaucoup de chirurgiens dentistes marocains qui ont bien réussi, et qui ont fait beaucoup pour la dentisterie marocaine, comme j’ai essayé de faire moi aussi ; que ça soit dans le cadre des formations, que ça soit des conférenciers parce qu’il y quand même des conférenciers de grande renommée au Maroc, qui sont vraiment une fierté nationale. Il y a aussi d’autres personnes qui se sont mis dans la distribution et la formation au Maroc, et qui sont en train d’honorer la profession.

Maintenant,  souffler un petit mot par rapport à ça, il faut quand on fait quelque chose que ça soit une distribution des nouvelles technologies ou bien on va faire une formation sur le tas, il faut qu’on fasse quelque chose d’honnête et de bonne qualité ; pour que ça se reflète dans notre exercice et que le niveau de notre exercice dans nos cabinets soit un bon niveau à la hauteur des autres pays développés.
Je souligne aussi que ces dernières années, il y a eu quand même beaucoup de bonnes volontés notamment nos amis élus dans le conseil de l’ordre qui ont fait beaucoup et qui ont cherché à améliorer nos conditions de pratique et à protéger notre profession, et aussi encourager la formation continue, et donc c’est avec cette bonne volonté, qu’on voit se multiplier de plus en plus dans le pays qu’on pourrait avoir vraiment un niveau de qualité.

LCDD : Le mot de la fin ?
Dr. B. M. : Je dirai merci à vous d’avoir pensé à m’interviewer par rapport à ces sujets là qui me tiennent aussi à cœur, et je tiens aussi à passer un mot à nos confrères dentistes au Maroc, que la profession ne pourrait jamais avancer sans vous. Il faut que vous fassiez un maximum pour améliorer votre qualité de travail dans vos cabinets, je vous encourage à faire pareil que le parcours que j’ai fait, essayez de monter des formations pour qu’on ait un niveau de dentisterie au Maroc qui serait digne de notre pays et qui est à la hauteur des autres pays les plus développés au monde. Et c’est quelque chose qu’on peut avoir chez nous. Merci

Propos recueillis par Redouane MOUDEN

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