Le Pr Yves Matillon a chargé le Conseil national de réaliser un « référentiel » de la profession de chirurgien-dentiste. Ce document téléchargeable détaille les 11 situations de soins types que tout chirurgien-dentiste doit maîtriser.


Quel est le coeur du métier de chirurgien-dentiste ? La question peut paraître superflue. Certes, pris dans le tourbillon de la gestion quotidienne du cabinet et dans la répétition des actes cliniques, ce n’est pas une question que le praticien se pose tous les jours… Mais, à bien y réfléchir, pour les 40 000 confrères qui exercent cette profession, pour leurs patients, mais surtout pour tous ceux qui ne connaissent la chirurgie dentaire que de manière empirique, cette interrogation est loin d’être dénuée d’intérêt.

Missionné par le ministère de la Santé, le Pr Yves Matillon a chargé le Conseil national d’y répondre en réalisant un « référentiel » de la profession de chirurgien-dentiste. Intitulé « Référentiel métier et compétences du chirurgien-dentiste », un document a donc été réalisé par le Conseil national qui, sans avoir la prétention d’être exhaustif, délimite avec beaucoup de rigueur et de précision le périmètre de notre métier et les compétences qu’il exige, en établissant notamment une liste des situations de soins types que tout chirurgien-dentiste doit pouvoir maîtriser. Encore faut-il définir rigoureusement la compétence. On le sait, la compétence du chirurgien-dentiste a des conséquences directes sur la santé bucco-dentaire de ses patients, et plus globalement sur leur santé, voire leur qualité de vie. Pour autant, être compétent et avoir des compétences ne signifie pas la même chose.

Pour Yves Matillon, « être compétent, c’est être capable d’agir avec pertinence et compétence dans une situation de soins. C’est donc mettre en oeuvre une pratique professionnelle pertinente par rapport aux exigences et contraintes particulières de cette situation, tout en mobilisant une combinatoire appropriée de ressources ». Au contraire, « avoir des compétences, c’est avoir des ressources (connaissances scientifiques et techniques, gestes opératoires, savoir-faire relationnel avec les patients, savoir-faire de coopération avec les collègues, méthodes de raisonnement critique…) pour agir avec pertinence et compétence dans une situation de soins ».

Ainsi, disposer de ces ressources constitue une condition nécessaire, certes, mais non suffisante pour être reconnu comme compétent. Outre l’enjeu évident de sécurité et de qualité des soins, d’une part, et de développement professionnel, d’autre part, ce référentiel a vocation à constituer un outil formalisant des situations de soins qui, gérées avec pertinence par un chirurgien-dentiste, peuvent permettre d’affirmer que ce praticien est compétent. Pour définir les compétences du chirurgien-dentiste, 11 séquences de soins types faisant partie, de manière inéluctable, de notre métier et considérées comme particulièrement représentatives ont donc été identifiées et décrites. Pour chacune de ces situations, quatre volets de l’intervention du praticien sont définis : la capacité à réaliser un diagnostic, la possibilité d’assurer des soins immédiats, le fait de poser l’indication et d’élaborer une stratégie thérapeutique ou de réhabilitation et, enfin, la capacité à effectuer un suivi et à assurer la continuité de la prise en charge. Ce n’est qu’à la condition de maîtriser ces quatre volets pour l’ensemble des 11 soins types retenus que le chirurgien-dentiste peut être considéré comme compétent. Toutefois et même si le périmètre délimité par cette liste de situations types est assez large, l’exercice de notre profession se caractérise également par la maîtrise de certains savoir-faire. Au-delà des 11 situations, le référentiel métier comprend ainsi un chapitre consacré aux ressources spécifiques à l’odontologie.

Ainsi, le praticien devra maîtriser les « savoir-faire » suivants :
* communiquer ;
* établir un diagnostic ;
* concevoir un plan de traitement ;
* réaliser et coordonner des plans adaptés ;
* assurer les gestes de première urgence ;
* appréhender le domaine et les objectifs de santé publique ;
* appliquer les règles juridiques, déontologiques et éthiques ;
* organiser la structure de soins.

Ce référentiel métier va désormais constituer le socle sur lequel pourront s’appuyer aussi bien les facultés de chirurgie dentaire pour la formation initiale que les organismes de formation continue. Pour Christian Couzinou, président du Conseil national, ce document va permettre d’« élaborer de manière objective les connaissances et techniques minimales requises pour exercer la profession de chirurgien-dentiste ».

 

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