F. LAKEHAL, KH. AMINE, J. KISSA

Service de Parodontologie
Faculté de Médecine Dentaire de Casablanca


Il peut se présenter parfois à la consultation des cas où il est difficile d’établir un plan de traitement d’emblée.
Dans notre cas, il s’agit en l’occurrence d’une jeune fille âgée de 20 ans qui s’est présentée à la consultation pour des raisons essentiellement esthétiques.
- L’interrogatoire montre que la patiente ne présente aucune tare pathologique d’ordre général et elle ne prend aucun médicament actuellement,
- Sur le plan local, son hygiène est défectueuse,
- L’examen du parodonte superficiel montre une hypertrophie généralisée recouvrant presque la totalité des dents.

 

La gencive est de type fibreux avec des foyers œdémateux notamment en regard de la 12 et la 13, et au niveau du groupe incisivo-canin inférieur du fait de l’accumulation de la plaque plus accentuée à ces niveaux (Fig.1 et 2).

 

Fig. 1

 

 Fig. 2


La palpation montre que le volume osseux est aussi important,
- L’examen du parodonte profond met en évidence la présence de fausses poches allant jusqu’à 6-7 mm (Fig. 3),

fig 3

- L’examen de l’odonte montre l’absence de la 11 et la 21 extraites chez un mécanicien dentiste à cause d’un encombrement.
Par ailleurs, on note la présence de dysplasies dentaires ayant entraîné des caries au niveau des faces vestibulaires des dents antéro-inférieures,
- L’examen radiologique (Fig. 4) montre un os très dense avec absence d’alvéolyse osseuse,
- Au vu de l’examen clinique et radiologique, il s’agit probablement d’une gingivite hypertrophique généralisée due à la plaque et exagérée par un os alvéolaire très épais lui aussi.
- Plan de traitement :
Devant une situation pareille, il semble difficile de se fixer des objectifs thérapeutiques d’emblée. Il est plus prudent de procéder par phases et faire une réévaluation du cas par la suite.
Dans ce cas, une phase de thérapeutique initiale consistant en une motivation et un détartrage a été réalisée en plusieurs séances (Fig. 5).

Fig. 4


Cette phase a été bénéfique puisqu’on constate la disparition de l’inflammation. Il persiste néanmoins une hypertrophie gingivale importante de type fibreux entraînant un préjudice esthétique.
Il a été décidé donc de faire des gingivectomies avec élévation de lambeaux par secteur.

A chaque fois toute la gencive jugée en excès a été supprimée et une ostéoplastie dans l’épaisseur de l’os a été réalisée du côté vestibulaire (Fig. 6 ,7, 8 , 9,10 et 11).
Après cicatrisation, les dents ont retrouvé leur hauteur normale, l’exostose a été réduite. La canine qui semblait en position ectopique vestibulaire est en fait, dans sa position normale mais légèrement vestibulée.

 

Fig. 5

 

 Fig. 6

 

Fig. 7

 

 Fig. 8

 

Fig. 9

 

 Fig. 10


L’esthétique s’est nettement améliorée et la patiente est satisfaite du résultat (Fig. 12).
La même technique chirurgicale a été pratiquée au niveau de tous les secteurs.
Après cicatrisation, la gencive a retrouvé ses critères de santé et les dents leur hauteur normale (Fig. 12).
Il a été procédé par la suite aux soins de caries (Fig.13). Nous considérons maintenant que la préparation parodontale est terminée, et un plan de traitement, orthodontique et prothétique peut être envisagé.

 

Fig. 11

 

 

Fig. 12

 

 Fig. 13


CONCLUSION

En conclusion, nous pouvons dire que la préparation parodontale est une phase capitale dans toute réhabilitation orale car un plan de traitement définitif ne peut être envisagé qu’après une bonne maîtrise de celle-ci.

 

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