K. LAHLOU1, M. EL ALLOUSSI2, F. ZAOUI3, EL. AALLOULA4

1- Orthodontiste, Service d’ODF, CCTD Rabat
2- Maître Assistant, Service de Pédodontie, CCTD Rabat
3- P. E. S., Service d’ODF, CCTD Rabat
4- P. E. S., Chef de service d’ODF, CCTD Rabat


La présente note clinique rapporte le cas de retard de minéralisation posant le problème de diagnostic différentiel avec une agénésie dentaire. Le but de la publication de cette observation clinique est de sensibiliser les praticiens sur la nécessité de comparer leurs conclusions cliniques avec les données radiologiques, surtout quand leur plan de traitement peut en être modifié.

 

CAS CLINIQUE

La jeune patiente W. B. âgée de 10 ans s’est présentée à la consultation orthodontique du service d’ODF du CCTD de Rabat pour un problème de position des dents supérieures qu’elle estimait être "trop en avant".
Un examen clinique suivi d’un bilan radiographique, comprenant une panoramique dentaire et une téléradiographie, ont été effectués.

A l’examen clinique, nous notons que la jeune patiente est au stade de constitution de la denture adulte jeune, sa formule dentaire montre la présence sur l’arcade des canines inférieures permanentes ainsi que des premières prémolaires du bas. A l’examen de la panoramique, nous notons la présence des germes des prémolaires supérieures, à l’exception de celle de la 25 (Fig. 1).

 

Fig. 1 : Panoramique dentaire objectivant la présence des germes des prémolaires supérieures à l’exception de celui de la 25

 

 

Un cliché rétro-alvéolaire a été pris pour mieux visualiser la zone prémolaire. l’interprétation de cette radiographie a été de conclure à l’absence du germe, malgré la présence de ce qui a semblé être un follicule dentaire (Fig. 2).
Le diagnostic orthodontique de cette jeune patiente se résume en une classe I squelettique avec une biproalvéolie. Idéalement, le traitement aurait consisté en l’extraction des 4 premières prémolaires. l’absence de la 25 nous impose de gérer le cas de manière asymétrique d’un point de vue ancrage maxillaire.

La patiente, probablement pas trop motivée, est perdue de vue de Juillet 2000 au même mois de l’année suivante. Constatant cliniquement, comme lors de sa dernière consultation, l’absence de la 25, nous prenons un deuxième cliché rétro-alvéolaire qui nous montre cette fois la présence du germe de la 25 au stade de formation du tiers coronaire (Fig. 3).

La présence de ce germe nous a permis de poser le diagnostic, non pas d’agénésie comme on aurait pu penser à la première consultation, mais bel et bien d’un retard de minéralisation localisé à la 25.

 

 

Fig. 2 : Cliché rétro-alvéolaire montrant l’absence du germe de la 25. Noter la présence discrète en distal de la racine de la 24 d’un sac folliculaire vide Fig. 3 : Cliché rétro-alvéolaire pris une année après le premier. Noter la présence du germe de la 25 au stade d’édification coronaire

 


DISCUSSION

Le diagnostic de retard de minéralisation pose le problème de diagnostic différentiel avec l’agénésie dentaire. Certains signes, comme la fréquence de l’inclusion des différents types de dents, peuvent mettre la puce à l’oreille du praticien.

Dans le cas de notre jeune patiente, nous n’aurions pas pu conclure avec certitude à un diagnostic de retard de minéralisation si la patiente était revenue pour entamer son traitement orthodontique. A ce stade, l’évolution du germe devra être suivie régulièrement par des clichés rétro-alvéolaires qui permettront d’objectiver si son développement est normal, tant d’un point de vue taille et forme que d’un point de vue axe d’éruption, ce qui nous permettra, en cas d’évolution normale de la 25, de gérer ce cas de manière symétrique.

  

Formation continue

Publier un article

index medicus

indexation index medicus
Avril 2024
L Ma Me J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30 1 2 3 4 5

Articles récents

Aller au haut