I. BENYAHYA

Service de Pathologie buccale
Faculté de médecine dentaire de Casablanca

Université Hassan II

L’hygiène et l’asepsie au cabinet dentaire répondent à un concept et à un comportement de tout instant.
Sans prétendre être exhaustif, l’hygiène au fauteuil et la gestion des déchets sont les volets qui complètent la protection individuelle et le traitement du matériel médico-chirurgical. En effet, on ne peut concevoir la stérilité du matériel, l’entretien des locaux et du fauteuil et les moyens de protection du praticien et du personnel ainsi que du patient sans prétendre à la pérennité de cet état au moins  en pré, per et en post opératoire.

 

L’HYGIENE AU FAUTEUIL

L’hygiène au fauteuil concerne un comportement à adopter pour prévenir le risque de contamination. En effet, nombre d’échecs en médecine dentaire peuvent avoir pour origine des erreurs dans le maintien de l’asepsie (1).

On pourrait adopter le comportement suivant :
- Préparer la salle de soins avant d’accueillir le patient : mettre en place tout le plateau technique d’instruments et le recouvrir d’un champs pour éviter que lors d’un traitement quelconque , l’assistante ne rompe la chaîne d’asepsie en cherchant l’instrument manquant.
- Couvrir les poignées du scialytique, les commandes du fauteuil et les tuyaux d’aspiration,
- Pour chaque patient mettre un gobelet et une aspiration neufs,
- Installer le patient et lui faire un bain de bouche à la chlorexidine,
- Porter lunettes et masque,
- Retirer montre et bijoux,
- Se laver les mains avec un savon antiseptique,
- Se sécher les mains avec une serviette en papier jetable,
- Fermer le robinet avec la même serviette avant de la jeter dans le sac à ordures,
- Porter les gants,
- Limiter les mouvements dans la salle,
- Eviter les discussions,
- Limiter le nombre de participants.


Durant les soins éviter de :
- Toucher aux instruments non stériles,
- Ramasser un objet tombé à terre,
- Prendre avec les mains protégées par les gants les radiographies, le dossier médical du patient…
- Répondre au téléphone,
- Ouvrir les tiroirs.


GESTION DES DÉCHETS

L’activité du chirurgien dentiste génère deux types de risques (2,3) :
- risque infectieux du à la production de déchets souillés par la salive et le sang,
- risque de pollution chimique lié à l’élimination dans l’environnement de substances potentiellement toxiques.

Trois catégories de déchets peuvent être considérées :
Les déchets à caractère infectieux :
Le matériel à usage unique tel que les gants, les masques, les barrières de protection , les compresses, les rouleaux de coton et les champs opératoires ,les pièces anatomiques, les enveloppes des films radiologiques et les empreintes qui sont contaminés par le sang ou les fluides buccaux doivent être placés dans des containers à double emballage ( sacs plastiques épais de 0,15mm.) imperméables et hermétiques.

 

Les déchets lacérants :
Tous les déchets tranchants, piquants, coupants tels que les aiguilles, les lames de bistouri et les bandes matrices doivent être mis dans des containers résistants aux lacérations colorés et marqués du symbole des déchets. Les containers spécialement conçus à cet effet doivent être accessibles et proches de l’aire de travail. Ils doivent être hermétiques. En cas de non disponibilité de ces containers, il faudrait placer les déchets lacérants dans des bouteilles plastiques dans lesquelles du plâtre serait coulé pour que les déchets y soient emprisonnés.
Les boîtes en carton sont inadéquates car elles peuvent être traversées par des objets coupants.

Les déchets toxiques et polluants :

Ce sont des déchets assimilables aux ordures ménagères.
Ils s’agit des débris d’amalgame, des produits radiologiques, des médicaments périmés, des solvants et produits chimiques divers utilisés pour l’entretien et le traitement du matériel chirurgical.

Ces déchets  comprennent également les ordures sans relation avec l’activité spécifique du praticien tels que les cartons, papiers, stylos et les sacs en papier.
Ils sont à jeter séparément dans des sacs à ordures hermétiquement fermés.
Enfin, le sang, les liquides aspirés ou les autres déchets liquides peuvent être soigneusement déversés dans une canalisation reliée à l’évacuation des eaux usagées.
L’évacuation et l’incinération des déchets souillés sont soumises à la réglementation de la protection de l’environnement.


RÉFÉRENCES :

1- R.Zeitoun, Erreurs d’asepsie en chirurgie parodontale et en chirurgie implantaire.
Journal de parodontologie 1995 ;14 ,7-21
2- L.Brisset, M.D.Lécolier, La contamination au cabinet dentaire in “Hygiène et asepsie au cabinet dentaire”
Masson 1997; 3-19
3- L.P. Samaranayake- F.Scheutz- J.A.Cottone
La maîtrise de la contamination au cabinet dentaire
Masson 1993,91.

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